C'est peut-être

Je pensais que tout serait plus simple. De ne plus bosser là-dessus. D'aller juste au boulot. De me contenter de mon salaire et de mes soirées lecture ou dvd. Mais non. Le poids de mes paupières est chaque fois plus lourd, tous les matins. Aucune perspective à part quelques week ends un peu sucrés à disperser.
Je me sens étrangère à tous ceux, qui, autour de moi, construisent leur vie, mettent leur premier pas dans leur boulot, leur vrai, celui qu'ils ont choisi et qu'ils ganrderont un bon moment. Le matin, entrer dans le groupement, répondre aux questions, ne pas soupirer trop fort. Rigoler avec les collègues, faire les mots croisés du journal gratuit du matin. Toutes ces choses qui se répètent. Et je n'arrive plus extenuée d'une nuit un peu folle. J'arrive fatiguée, creusée. J'arrive la tête en vrac et le moral en deça. 
Et ces instruments que j'avais recommencé ou débuté. Tout est retombé. Je n'y arrive plus, je m'énerve, je m'agace. Je laisse tomber mon clavier à bretelles sur mon lit, je tourne, je marche en rond, je me fabrique une cage.
Non, ce n'est pas tant lui. C'est tout ce que ça amenait de nouveau. J'ai l'impression d'être retombé dans une glue bien quotidienne, toute pareille chaque jour. Et j'ai du mal à m'enfuir ailleurs. Et toujours rien, toujours personne dans ma vie à moi, alors que lui, il pavanait l'autre soir au bras de sa belle brune. Si seulement ...

Ca m'écrase de me sentir bloquée comme ça. Si immobile. Comme si j'étais restée le pied dans l'étrier. Et mes jambes paralysées. Il faut trouver une autre énergie. Il faut surtout trouver d'autres personnes. Tellement envie d'en rencontrer d'autres. Ou est-c'qu'il faut partir pour ça ? Souvent, depuis cet été, je me dis que si d'ici un an, rien ne se passe, rien n'accelère, rien ne bouge, alors je partirai à l'autre bout du monde. Je t'y rencontrerai peut-être. Laisser germer. Se déboussoler. S'émerveiller. Se faire mal pour du bien. Avoir les idées plus claires. Et seulement ensuite, revenir ...