La folie en tête
C'est le grand week end. La valse des cartons. Je suis posée sur un nuage, j'en profite, si ça ne dure pas, on ne sait pas. On ne peut pas tout savoir. Ne pas prévoir mais attraper ce qu'il y a à attraper au moment propice. J'ai besoin d'autres. D'un verre dans un bar sans cigarette. Des regards inconnus, d'autres histoires, j'ai envie de tous ces x et y qui seront peut-être demain des prénoms, des sourires et des numéros à inscrire dans mon répertoire.
" Elle est habitée par tout ça. Ca se voit ". Ce sont ces mots-là qui me grandissent aujourd'hui. Ceux sortis de la bouche de ma mère de la part du clown d'en face. L'étincelle. La phrase. Ca me donne la force incroyable de me relever et de continuer. Just do it. Tout est possible. Le vent. Ce nouveau morceau. J'aime tout ça. Je veux plonger dans l'inconnu. Je veux revivre les prémices, les difficultés, les délires scénographiques et les mains qui se battent les unes contre les autres. Comment j'ai pu faire tous ces mois. Dire que j'ai failli renoncer.
J'aurai d'autres envies de renoncer, d'autres envies de tout plaquer, de me sauver, de me tirer. Sauve qui peut. Mais ça c'est pas encore. C'est même pas presque. Je respire.
Je me sens égoiste. Je me sens naviguer seule. Je me sens surtout avoir besoin de mener ma barque, de prendre du temps pour moi et pour les choses qu'il va falloir porter. Lâcher un peu l'attente. Toujours attendre les autres. Non. Je ne veux plus. Il y a d'autres façons de communiquer. Alors pendant ce temps, j'emmène mon bateau au port.
Le ciel est presque dégagé et c'est un beau jour pour avancer dans le sens du courant.