Mon coin de ciel bleu n'appartiendra jamais à EDF

Le ciel était magnifique aujourd'hui. Je l'ai vu seulement au travers de la fenêtre.
Ce n'est pas grave. Je sens que je vais bien, je me sens utile, efficace, déterminée, presque heureuse. Presque.

Occuper mes journées a été l'élément déclencheur pour redonner un peu de rose sur mes joues. Je commencais à m'ennuyer, à ressasser toujours les mêmes choses, à me sentir seule et incomprise. Incapable d'expliquer les choses et encore moins capable de les dire tout simplement.
Je ne sais pas si ce sont des illusions, un passage, une fausse impression. Je ne crois pas. Je sens simplement que ma vie prend un autre tournant. Qu'elle perd l'acidité féroce qui la caractérisait. Je perçois des changements, des chamboulements, des remises en question nécessaires. Tout ça me fait avancer à pas de géant. J'ai moins peur. Je crois que j'ai moins peur.

Petit à petit, je sens que j'ai le choix. Je ne subis plus, je choisis. Pas tout. Mais je choisis par exemple de ne plus rebosser dans le monde pourri de la restauration. Univers vicieux, méprisant, écrasant. Je n'ai pas envie de retrouver cet état d'épuisement, payée au lance pierres et jamais un remerciement. Ce n'est pas de l'égo, c'est vivre simplement.
Pour une fois, je me suis trouvée le job que je voulais, les horaires que je souhaitais. L'ambiance que j'espérais. Tout ça compte beaucoup. Ma confiance remonte un peu au fil des jours. Tous les tableaux ne sont pas effacés, mais j'enlève la craie, petit à petit. Surtout, être patiente.

Je suis contente de passer ce week end qui arrive avec ces amis-là. Ca sera toujours moins douloureux. Et ça promet de toute façon des rires sonores. Je veux me remplir de tout ça. Encaisser pour des mois ces p'tits bonheurs-là. Les enfouir, m'en faire une autre écharpe, des gants. Un manteau d'eux pour ne pas avoir froid. Fermer les yeux simplement.

La peur ne me submergera pas. Pas de vagues, pas de remous.
J'ai enfoui quelque part en moi la sérénité de la mer Mediterranée