Défaire la maille du filet

Je n'aime pas les siestes de fin d'après-midi. Je me réveille toujours quand il fait déjà nuit. C'est encore l'hiver et on ne peut rien y faire. Instantanément, le silence. Et mon empressement à mettre de la musique. Meubler quelque chose sans doute. Ce grand silence. Les peurs. Les déceptions. Le goût amer des chassés-croisés. Le temps qui manque et le manque de ceux qu'on arrive pas à voir.

Paris est passé. Très vite. Des centaines de minutes à attendre pour si peu de rien. J'ai été fade. Transparente. Je n'y crois pas. Le reste est à venir, et je vais encore devoir bosser dur. Longtemps. Intensément. Et au fond, je ne sais pas si ça suffira. Je ne sais pas si ce que je fais a une chance d'être remarqué parmi tant de candidats. Que mes 3 minutes suffisent à me faire entrer dans une petite poignée d'élus. Je ne sais pas, je ne sais pas. J'ai tant besoin d'être rassurée, regardée, estimée. Pas pour une quelconque satisfaction personnelle mais pour avancer, pour progresser, pour me sentir plus forte.

Ce mois sur Racine me met à terre. Cette prof qui ne dit rien. Ou jamais ce qu'elle pense. Je ne supporte pas ses ricanements, tous ses silences. Tous ses silences qui en disent long. Ou qui ne veulent rien dire du tout. Toutes ces minutes à se sentir nulle. Et puis ranger ses affaires à 13h, se réfugier chez soi, avec l'envie de hurler, de dire que oui, c'est difficile, que c'est tellement difficile de remettre la machine en route chaque jour. que le chemin est encore long, et qu'il y a les échéances, les fins de droit, les convocations de concours. Qu'on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Qu'il manque deux bras au bout des miens. La couleur d'autres lèvres. Les mains sous la douche. Sans prévenir. Comme ça, par surprise.

Alors viens chauffe alors vas-y brûle
Pas grave si ça pique ou qu'ça crame un peu