Pas à pas
Mes éternuements en cascade et mon rhume bien installé me ramènent à une époque détestable pas si lointaine. Malgré celà, j'ai profité d'une vraie nuit, d'un sommeil sans mouvements, d'un grand noir sans cauchemars. Et dehors, le soleil avait l'air de s'être trompé de saison. Le printemps en hiver. La course du temps et l'anticipation des saisons. Ca me rappelle quelque chose. L'an dernier c'était déjà pas comme ça ?
Cette aventure est sur les rails. Chancelante, branlante. Un peu fragile. Creusée par nos trop grandes différentes. Soudée par nos enthousiasmes jumeaux. Forgée de toutes nos envies, nos histoires, nos maux de ventre. Peu à peu. Pas à pas. C'est entre l'exitation et la peur. Je ne sais pas si je saurai faire. Si je vais être à la hauteur. Si je vais réussir à finir. Ne pas m'enfuir. Il va falloir être indulgents. L'un envers l'autre. S'épauler, s'aider. Ne pas s'attarder sur ce qui ne nous relie pas. Juste penser à ce qui marche. J'ai peur. Mais je n'ai jamais été aussi près de ce rêve-là. Alors je mets un pied devant l'autre jusqu'à ce que. Y a plus qu'à.
De semaines en semaines, de papiers signés en contrats retrouvés. Des promesses et des propositions. Ce nouvel abonnement à la bibliothèque. Le soleil qui éclaire les traces de doigt sur nos vitres. Je ne pense presque plus à toi. Encore ton silence. Je me tais aussi. Et c'est un autre qui viendra me cueillir au milieu du décor.