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Trois p'tits tours et puis s'en vont ...
11 avril 2010

Divagations

Avril. Enfin le printemps et son début. Je ne sais plus si ce que j'écris ici a pour vocation d'être lu. A un moment, je soignais beaucoup la présentation, je faisais des photos, je sélectionnais les images, l'ambiance, les mots même parfois. Maintenant, je m'en fous. J'écris essentiellement pour moi, pour mettre les mots sur le décalage immense entre la vie que je me cherche et celle que j'ai. L'abysse démentiel. Et pourtant, déjà écrire tout ça, c'est se mettre en représentation. Donner à voir, à lire. Mais peut-être, juste, que je ne contrôle plus rien. Que cette période là est finie.

Il s'en est passé des choses ces derniers mois. Un emmenagement, un appartement superbe que j'avais dégoté, les colocataires qui vont avec. Et puis, au détour de curieux hasards, des mots lus, une grande gifle. Des mots méchants, de la merde jetée à mon visage. Du mépris, de la haine. Ecrasée par terre et piétinée et tu en redemandes encore, salope. Voilà ce que je suis. Voilà à ce que je suis réduit. Et si je n'ai personne qui m'aime, alors je me contenterai bien de gens qui me détestent. Après tout, c'est déjà un sentiment, c'est p'têtre mieux que de provoquer l'indifférence. Le dégoût, le gâchis, l'injustice. Voilà tout ce qui est remonté d'un coup. Et quelque part, la sensation de ne pas être en sécurité. J'ai vomi toute cette méchanceté, j'ai pris mon chat, jeté trois vêtements dans un sac et je me suis réfugiée chez mes parents. Après tout, c'est peut-être encore ici que je suis le plus en sécurité. Depuis, je fais les allers-retours sans bien savoir où j'habite. Ma chambre chez mes parents est un capharnaum sans nom, je n'ose pas installer mes affaires, il n'y a pas encore de place pour quelqu'un d'autre. Alors j'attends. Et j'attends de l'autre côté pour qu'ils me remplacent. En attendant, je me contente d'un bout de tiroir, des mes affaires vautrées dans des sac, jonchant le sol. Voilà ce que c'est que le maintenant.

Comme si cette situation n'était pas assez désagréable, il faut faire avec le reste. Nos 4 identités artistiques qui s'emmêlent, ne vont pas au même rythme. Nos projets qui s'essouflent et notre difficulté à aller ensemble, devant, sans trébucher dans tous les virages. C'est fatiguant. Alors, on se relève, mais plus on tombe, et plus on met du temps à se relever, plus il est difficile de se retrouver debout, encore une fois. Je crois tellement en nous et à la fois, j'ai tellement l'impression qu'on ne veut pas la même chose. C'est comme si, chaque fois qu'on construisait quelque chose, on le démolissait juste après. Alors, bien sûr, pour les autres, ça avance, c'est plein de positif, c'est que du bonheur. Oui mais non, ce n'est pas que du bonheur que de tout sacrifier au profit de ses rêves, de souvent se demander qui on est et où on va, de se lever chaque matin en se demandant à combien s'élève notre découvert bancaire, de se coucher en se disant que ce sera encore une nuit, seule. Je me doute que ces réflexions feraient sourire un bon nombre de gens. Qu'elles susciteraient la moquerie. A vrai dire, je m'en fiche. Je sais juste qu'il y 'en aura encore un bon nombre de choses à changer dans ma vie à moi avant qu'elle ne me rende heureuse. A commencer par réussir à m'endormir ... facilement.

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Commentaires
L
:-)
F
Il y en a encore qui passent et qui lisent... Et qui cette nuit, n'ont pas réussi à dormir. Et qui pensent à toi.<br /> Des Bises...
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